Bonjour, cher(e) inconnu(e)

Distribué à Saint-Brieuc – octobre 2012

Je n’ai malheureusement que la place de ce papier pour te parler. C’est bien peu, tant il y aurait à dire. J’aimerais bien te raconter de jolies histoires, vraiment, et j’en ai en stock. Mais j’ai toujours préféré les douloureuses vérités aux mensonges réconfortants. On ne se refait pas. Aujourd’hui c’est la saison des tempêtes, alors j’aimerais avant tout te sensibiliser à ce que tu ne vois sûrement pas, comprenant ce qui va pourrir ta vie ces prochains mois.
Premier écueil. Qui suis-je pour dire cela ? Suis-je raisonnable ? Suis-je partisan ? Pourquoi aurais-je raison ? « J’ai pas besoin de plus de stress nan mais ho ! » N’aie rien à craindre de moi, je ne suis qu’un papier ! Je veux bien te parler de la Méthode, que j’ai faite mienne. Elle est lumineuse et partagée dans le monde par plus de gens qu’on pourrait le penser si l’on regarde régulièrement TF1. Ça se résume ainsi : « Connais-toi toi-même », « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien » ou encore « Aie le courage de te servir de ton propre entendement ». De belles lumières, vraiment, qui impliquent de ne surtout pas donner plus d’autorité à mon discours qu’à ta propre réflexion. (Tu peux néanmoins considérer sans trop d’erreur que je suis infiniment plus intelligent que bien des savants auto-proclamés. Oui, ou pas. C’est bien tu suis.) Lire la suite

Je suis (un) indigné

Je suis indigné, parce que je ne peux pas faire autrement. Depuis gamin je suis plutôt curieux, je regarde le monde et je me pose des questions. La plupart des enfants font ça, ce qui exaspère souvent les parents.
« – Finis ton assiette, pense aux petits biafrés qui n’ont même pas à manger !
– Pourquoi ils z’ont pas à manger les biafrés ?
– Finis ton assiette… »

« Pourquoiiiiiii ? Pourquoi pourquoi pourquoi ? Pourquoi la lune ? Pourquoi les abeilles ? Pourquoi la guerre ? » Lire la suite

#2 : Parce qu’il faut bien vivre un peu

Saint-Brieuc, le 2 juillet 2012.

Blog en léthargie. Parenthèse amoureuse. Qui n’est pas qu’une parenthèse, d’ailleurs. Une aventure, une histoire partagée, un nouveau mode de vie, un présent issu de deux et non plus d’un seul fou. La folle perspective d’un pouvoir encore plus grand, d’un épanouissement presque honteux au milieu du tumulte. L’effrayant constat des nouvelles difficultés à surmonter, et la satisfaction de faire de grands pas en avant sur la route du destin. Bon sang, l’amour me rend dramatiquement lyrique.

Dans le Monde, le tumulte est grand. Le giga-merdier s’avance toujours un peu plus. Il n’épargnera personne. Ce sont des guerres, des innocents mourant prématurément, des vies détruites pour des raisons absurdes, au premier rang desquelles l’indifférence du plus grand nombre. C’est le viol systématique des enfants de chacun, les vôtres y compris. La souillure faite sur la vie des non-encore-nés, le vol de leurs ressources et des conditions de leur survie-même. Une grave hypothèque sur l’environnement naturel des générations futures. C’est aussi cela, la grande crise écologique et morale de notre temps.

Saint-Brieuc, le 18 août 2012

Et au milieu de tout ça, on aurait le droit de s’aimer ? De se « régaler », de jouir de la vie ? Il serait permis d’être léger, joyeux, de profiter du soleil et du miel tant qu’il y en a ? Pardonne-moi mon amour, mais il m’arrive par moments d’avoir bien du mal avec la légèreté. Par moments seulement, ensuite le présent reprend ses droits et peut se trouver coloré en pastel. Je suis désolé, je doute que ces moments sombres disparaissent totalement. Une sorte de Fardeau du philosophe. J’ai déjà choisi, j’ai pris la pilule rouge.

Je ne pourrai faire comme si je n’avais rien vu de la misère et des injustices. Cannot unsee. Je dois faire avec, et être à jamais un peu plus malheureux que la moyenne. Si la posture romantique de l’incompris qui porte la misère du monde sur son dos peut paraître facile et confortable, il semble que je ne puisse plus faire autrement, désormais.

Voilà encore un délicat entre-deux à négocier. De la mesure en toute chose, que j’aime à dire. C’est parfois un sacré merdier, mais on peut toujours s’améliorer. Je ne souhaite pas m’enfermer dans une posture de malheureux isolé, car je l’ai bien compris, je suis loin d’être seul. Nous sommes légion. A l’opposé, je ne souhaite pas non plus abandonner le froid regard de Sirius au profit d’un présent plus apaisé, joyeux et volontairement détaché du reste du monde. Je mourrais de honte en me regardant dans la glace.

Nous vivons des temps d’importants chambardements, et je pense qu’il faudra avoir apprivoisé la gestion de ce grand écart émotionnel à certains moments-clés quand, éventuellement, ça déconnera vraiment. Vivre l’amour et le partage de bonheurs simples avec nos proches. Vivre également éveillé, recevant les unes après les autres les sombres nouvelles du monde, et écouter les voix des malheureux. A défaut de tout régler, je dois prendre ma part.

Alors, être deux ou ne pas être deux ? Telle est la very fucking good question mon Amour ! J’ai fait un autre deuil, récemment : la perspective de répondre seul à cette question :)

#1 : Au lendemain du second tour

Saint-Brieuc, le 8 mai 2012.

Chroniques, épisode 1. Un blog ça sert aussi à faire des billets d’humeur après tout.

Un nouveau Président, et toujours autant de bêtise disponible. Les réseaux sociaux sont en émoi. Des gens de droite pleurent leur héros (qui devrait finir en prison, si la justice fait son travail), s’inquiètent pour leurs impôts et s’imaginent déjà en 2017 voter pour Jean-François Copé. D’autres voteront encore pour Marine, parce que c’est elle qui défend le mieux la France. Idée bien commode quand on ne sait rien du reste du monde.

Des gens de gauche jubilent, s’imaginent (les fous) que ça va arranger quelque chose au grand merdier actuel ou qu’au moins ce ne sera pas pire… Si je les rejoins sur le fait que se débarrasser de l’autre est une bonne chose, je doute que le nouveau soit fait d’un métal si différent. Ok, attendons pour juger. Mais celui qui recherche le pouvoir devrait avant tout paraître louche, c’est en tout cas un de plus qui n’a pas compris que seul on est idiot, que seul avec un grand pouvoir on est dangereux pour les autres.

Le pire dans tout ça, c’est que la finance mondiale va imploser d’ici peu, et qu’il s’en trouvera pour désigner le nouveau Président comme responsable. Un peu comme s’offusquer d’un gars qui violerait une nana sans voir qu’il a influencé au préalable des millions de vies par ses néfastes actions. Oui, je parle de DSK et du FMI. Criminel avant d’être désigné comme tel. Et en liberté, car la justice n’est pas la même pour tout le monde, décidément. Justice sélective, comme le regard que l’on porte sur le monde et qui semble se limiter à ce qui nous touche de près. Valable pour moi également, ça va sans dire.

Le grand choc s’avance, et je vous le dit : prenez garde à vos fesses ! Partout en Europe l’on voit monter les extrêmes, ce qui n’est en rien surprenant puisque le merdier est aussi celui des partis dits « de gouvernement », supposés modérés, qui ont mené les pays d’Europe dans cette impasse et cette folie libérale. Au bout d’un moment, il faut bien rendre des comptes. Dehors les incapables ! Cependant il va falloir faire attention à la suite des événements, car dans les moments tendus de l’Histoire la haine de l’autre est une voie facile, et il n’y a rien de plus détestable qu’un facho pour un coco, et vice-versa. On n’en est pas à la guerre civile, mais les esprits se tendent déjà, et si l’on rajoute à cela un événement comme 1929 je vous laisse deviner les dérives sociales possibles qu’il va falloir éviter.

Je doute que les extrêmes soient capables de faire mieux que les partis dominants. Certes, le communisme ne mène pas nécessairement au Goulag (ça va en défriser plus d’un), et l’inspiration initiale de Marx et Engels reste encore aujourd’hui dramatiquement d’actualité. Je suis plus mitigé sur les conséquences inévitables du fascisme, qui ne tient que par la désignation du bouc émissaire, attisant la haine collective et finissant sur on-sait-quoi.

Mais il n’y a pas à attendre de miracles des vieilles recettes, de tel ou tel courant de pensée. La solution collective est d’abord individuelle, je ne me lasserai pas de le dire. Ça commence par un recul, une prise de conscience, un changement de perceptions. Ne comptez pas sur un sauveur, il ne viendra pas. Soyez informés, réactifs, alertes. L’Histoire ne sert pas à s’aveugler encore plus, bien qu’il faille en savoir le plus possible pour affiner sa vision du présent. Il faut chercher à améliorer ses connaissances ainsi que ses réactions spontanées, à tout désapprendre pour mieux réapprendre, comme si l’on vivait éternellement. En sachant que l’on peut mourir dans l’heure.

Faudra vraiment que je trouve le moyen de m’exprimer avec plus d’humour dans mes billets, j’ai bien peur de n’être qu’anxiogène au bout du compte. Sacré merdier. Vous ai-je raconté comme la vie était absurde ? Non ? Une autre fois alors, peut-être.

Tous uniques. Tous unis.

Je suis exceptionnel. Tu es exceptionnel(le).

Un de mes grands plaisirs dans la vie, c’est de voir la tête des gens lorsque je dis de drôles de choses. « Tu es exceptionnel(le) », par exemple. Les réactions sont très variables, allant des grands yeux hébétés à la dénégation polie, en passant par la moue dubitative. Réaction souvent drôle, ou triste lorsque l’on sent que ce genre de propos sont rarement entendus par la personne en face. L’affirmation est pourtant irréfutable : chacun est unique, il n’y a pas deux humains identiques sur terre, ancêtres inclus. Chaque individu grandit et s’éveille au milieu de circonstances uniques, toutes non-renouvelables. (Parfois, il vaut mieux ne pas percevoir le Chaos de trop près, de peur de tomber dans le gouffre abyssal de l’incertitude. Va falloir pourtant s’y habituer ^^) On peut quand même dire que chaque donnée captée par l’un de nos cinq (?) sens sera traitée différemment à un instant T ou à un autre instant T’, différemment suivant les individus, différemment suivant les concepts déjà établis dans l’esprit de l’observateur au moment de l’événement. L’individu se développant par l’ensemble de ses interactions avec l’extérieur, il en résulte une variation infinie d’individus. Tout bêtement un individu, un être singulier. Toi, donc. Toi qui ne ressembles à personne d’autre. Lire la suite

Le grand merdier de notre temps

C’est ici qu’il est permis de briller ou de se casser les dents. J’écris pour exprimer ce que je comprends du Monde, je dois bien essayer de traiter du monde actuel. J’ai longtemps retardé cette échéance, vu la grande difficulté de la tâche.

A qui est-ce que je parle ? Qu’avez-vous déjà compris ? Quel rôle jouez-vous dans le monde d’aujourd’hui ? Quel rôle comptez-vous jouer demain ? Tout ce que je pourrai dire sera interprété individuellement, au travers du prisme déformant de chacun. Je risque de passer pour celui qui enfonce des portes ouvertes, ou au contraire qui tient des propos inédits donc probablement faux.

C’est le problème des grandes synthèses, elles sont d’une lumière aveuglante pour qui n’est pas déjà sorti de la caverne, et cette démarche est propre à chacun. Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire ici, seulement de lire les conclusions (au jour où celles-ci sont écrites) d’un idiot comme un autre, qui se vante de n’être pas moins éclairé que bien d’autres savants. Je n’attends de vous aucun acquiescement servile, et je serai toujours ravi de lire ou d’entendre les conclusions provisoires de chacun, ce qu’à vrai dire je passe mon temps à faire…

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De la taille du Monde

Ici en lien une animation permettant… d’explorer l’Univers. Il suffit de faire bouger le curseur en bas. Une description parfois drôle ou étonnante (en anglais désolé, mais juste regarder c’est bien aussi) de chaque « objet » apparaît en cliquant dessus. Musique relaxante en prime.

La taille du Monde, c’est avant tout sa représentation dans notre esprit. La façon qu’il a d’exister, d’une manière ou d’une autre, comme un symbole ou une forme dans le cerveau. Plus concrètement, c’est un réseau de neurones qui s’active lorsque vous lisez le mot « Univers » et le rattachez à ce que vous lui avez déjà accolé. Il est bon de ne jamais trop s’attacher aux relations mot-forme déjà existantes, de conserver et d’entrainer une plasticité, savoir désapprendre pour réapprendre et ainsi de suite. Lire la suite

Par là où ça commence

C’est le printemps. Un bon moment pour un nouveau départ. Dehors, ça sent fichtrement bon. Le soleil réchauffe la peau et les coeurs. Nouveau blog, nouvel outil. Bonjour WordPress ! Nouveau premier billet. A dire vrai, chaque seconde est un nouveau commencement.

L’ancien blog reste disponible en ligne ici. Ce sera notre secret, partagé par les plus curieux ou les lecteurs de la première heure. Il sera peut-être mis à jour de temps à autre.

On attend souvent d’un blog, un journal de bord numérique en bon français, d’y lire des détails croustillants d’ordre privé. Première déception, il n’y en aura presque pas ici. D’autres le font très bien, et savent transcender la petite anecdote pour faire sourire, s’émouvoir et interpeler. Faire parler les petits riens pour mieux parler de ce qui meut l’auteur ou chacun de nous. Je ne sais pas faire cela. Néanmoins, en souhaitant décrire les dynamiques globales, les grandes tendances dans les mouvements du monde, en souhaitant exprimer une synthèse personnelle, je dois admettre que ma subjectivité transparaisse par endroits, si ce n’est tout le temps. C’est bien « je » qui parle, et il n’est pas besoin de décrire mes tracas quotidiens pour que ma vie s’étale in fine sous vos yeux.

De quoi est-elle faite, ma vie ? Un peu comme vous j’imagine. Une succession de bons moments, et des nettement moins bons. On vit comme on peut, une fois que l’on a réglé les problèmes liés à la survie. On partage du temps et des émotions avec ceux qui nous sont proches. On agit sur le monde, à chaque instant, par nos paroles et nos actes. De tout cela, rien ne sera jamais oublié, la flèche du temps n’a qu’un seul sens, et tout se mélange dans un indescriptible chaos. Il en découle un monde futur, pas tout à fait le même, pas tout à fait un autre.

Si je me singularise, dans ce vaste bazar, c’est peut-être par une drôle de folie, une insatiable soif qui m’accompagne depuis l’enfance. Soif de connaissances, soif de compréhension. Insatisfaction permanente de ne pas être suffisamment intelligent. Peut mieux faire. Encore et toujours « peut mieux faire ».

Du coup, pour ne surtout pas être jugé de la sorte, on se retrouve à … ne plus rien faire. Ne pas aller à l’école, ne pas aller aux examens, ne pas aller au travail. Entrer en léthargie. Se retirer du monde. Disparaitre… Après quelques années de recul, et un suicide raté, une perspective nouvelle apparaît, qui était là sous mes yeux depuis le début : tôt ou tard je disparaitrai. En attendant, il me reste à décider « que faire du temps qui m’est imparti ». Redéfinir l’infini pouvoir dont je dispose, dont chacun dispose, au présent, dans les choix que nous faisons. Terrible vertige de responsabilité, en même temps qu’une authentique joie enfantine.

Alors on en est là. Bêtement LÀ. Comment être utile ? Pour moi l’ordre du jour, c’est de trouver le moyen de partager avec vous les fruits de mon existence. Oui dit comme ça c’est sacrément pompeux. Vous faire récolter du miel, en supposant que j’aie pu en fabriquer.

Si vous vous pensez intelligent, quittez ce blog immédiatement. Je ne conçois qu’un rapport honnête, alors je ne compte nullement brosser le lecteur dans le sens du poil. Je vous signifierai fréquemment que vous êtes stupide. Et vous l’êtes, que ça vous plaise ou non. Avant de fermer cette page, retenez quand même ceci : si vous cessez d’écouter quiconque vous dit que vous êtes idiot, vous n’aurez aucun espoir de ne plus l’être.

Si vous vous pensez savant, j’espère réussir à vous faire voir que l’ensemble de ce que chacun ignore est infini, et ne peut que demeurer infini, quelque soit l’étendu de vos connaissances. De plus, il est possible de savoir une somme colossale de choses, et de les faire reposer sur des principes erronés…

En revanche, si vous aspirez à être un peu moins idiot qu’hier et plus que demain, bienvenue, si je me débrouille bien vous êtes au bon endroit. Il va falloir pour se comprendre un minimum exposer quelques prérequis. Se débarrasser des personnes incapables de se faire insulter était la première étape. La capacité d’auto-dérision est une des armes les plus puissantes de l’émancipation, il ne faut pas s’en priver. Alors maintenant que nous sommes entre idiots, allons-y gaiement !