Distribué à Saint-Brieuc – octobre 2012
Je n’ai malheureusement que la place de ce papier pour te parler. C’est bien peu, tant il y aurait à dire. J’aimerais bien te raconter de jolies histoires, vraiment, et j’en ai en stock. Mais j’ai toujours préféré les douloureuses vérités aux mensonges réconfortants. On ne se refait pas. Aujourd’hui c’est la saison des tempêtes, alors j’aimerais avant tout te sensibiliser à ce que tu ne vois sûrement pas, comprenant ce qui va pourrir ta vie ces prochains mois.
Premier écueil. Qui suis-je pour dire cela ? Suis-je raisonnable ? Suis-je partisan ? Pourquoi aurais-je raison ? « J’ai pas besoin de plus de stress nan mais ho ! » N’aie rien à craindre de moi, je ne suis qu’un papier ! Je veux bien te parler de la Méthode, que j’ai faite mienne. Elle est lumineuse et partagée dans le monde par plus de gens qu’on pourrait le penser si l’on regarde régulièrement TF1. Ça se résume ainsi : « Connais-toi toi-même », « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien » ou encore « Aie le courage de te servir de ton propre entendement ». De belles lumières, vraiment, qui impliquent de ne surtout pas donner plus d’autorité à mon discours qu’à ta propre réflexion. (Tu peux néanmoins considérer sans trop d’erreur que je suis infiniment plus intelligent que bien des savants auto-proclamés. Oui, ou pas. C’est bien tu suis.)
On peut être certain que ça va déconner. Je n’ai pas la place pour la démonstration ici, mais j’ai le sentiment – et j’en suis navré – d’affirmer ici une vérité mathématique plus qu’une opinion. On peut être certain que ça va déconner… Il suffit de ne pas avoir la tête dans le sable (ou ailleurs) pour s’en rendre compte. Ces prochains mois, l’immense majorité de la population française va s’appauvrir, voir son salaire diminuer, le carnet de commande se vider, peut-être perdre son emploi, très probablement voir les prix grimper en flêche. Ça a déjà commencé, et la prochaine étape du pillage se nomme « pacte budgétaire ». Pour être plus précis, et il faut savoir apprécier le caractère infiniment absurde de la situation : les gouvernements retirent de l’argent de la circulation (mais tout va bien on va faire de la « croissance ») pour rembourser la dette contractée auprès de ceux qui donnent leurs ordres aux gouvernements. Une bien belle supercherie ! Dans les médias on répète à l’envi qu’il faut « payer la dette », vous trouverez bien peu de journalistes pour vous expliquer comment elle s’est constituée, et en quoi cette question est liée à la création monétaire. Tu le sais toi, comment l’argent est créé ? Un mensonge répété du matin au soir ne devient pas une vérité. Les médias « traditionnels » sont de façon systémique incapables de remettre en question l’ordre établi, et ils le défendront jusqu’au bout, peut-être même encore après, lorsqu’une guerre mondiale aura éclaté et/ou que l’argent dans nos poches ne vaudra plus rien. Je ne sais pas si on arrivera à éviter tout ce bazar…
Le monde tel que nous le connaissons arrive quoiqu’il en soit à sa fin. Nous sommes entré dans la période de turbulences, transition vers un modèle nouveau. Peut-être en mieux, peut-être en pire, j’ai quand même l’impression-pas-tout-à-fait-déraisonnable que la majorité des gens souhaitent un changement en mieux, non ? Dans ce tumulte, nous assistons avec internet à l’émergence d’une forme de conscience collective. Des millions de gens font le constat simple qu’il faut améliorer le monde qui leur succèdera, et savent que la plupart des autres le souhaite également. Et ils agissent, parfois très modestement, et transforment la société par toutes sortes d’initiatives locales, irradiant et se développant tels des virus. La nature, à l’image des abeilles ou des fourmis, nous montre la voie. Chacun peut voir en quoi les systèmes hiérarchiques sont inférieurs sur le long terme aux systèmes de réseaux distribués.
Certes, il y aura toujours des minables, fondamentalistes religieux ou politiques dogmatiques à la raison défaillante, parasites centrés sur leurs seuls intérêts et le maintien de leur pouvoir. Ils chercheront toujours à diviser, à semer la confusion, à travers les médias désigner des ennemis et opposer les uns aux autres. Mais ces pseudos-puissants ont pour l’instant la possibilité de nuire uniquement parce que la majorité laisse faire. Nous n’avons plus besoin d’eux. Virons les nuisibles des postes d’influence, et ils redeviendront de simples hommes, dont le caca sent aussi mauvais que le tien. Noyés dans la masse, les puissants sont impuissants. Et le noeud de l’affaire est à présent accessible pour chacun : ne les remplaçons surtout pas ! Les sages ne veulent pas du pouvoir de toute façon, ils savent qu’il corrompt inévitablement le coeur humain.
Le vent tourne. Dès aujourd’hui, le système ne tient plus que par son ultime défense : les matraques des forces de l’ordre. Cela durera tant que les hommes derrière les casques et les boucliers seront payés et n’auront pas réalisé le camp qui est le leur. Il y eut la Tunisie, la Lybie et l’Egypte, c’est à présent en Grèce, en Espagne, au Portugal, au Chili, au Canada, aux Etats-Unis, en Chine, en Syrie (où ils se font massacrer par notre bon « ami ») et j’en passe… Dans tant de pays le pouvoir vacille pour les mêmes raisons, sous la pression d’un peuple en (r)éveil démocratique, et je ne vois pas la contagion s’arrêter. Du grand cerveau humain, un message monte lentement mais sûrement : la Paix, la Fraternité ne sont pas de vains mots et la majorité comprend très bien leur sens. Ce n’est pas une utopie, c’est la base-même de toute conscience morale. Il faut simplement cesser d’être des hommes mineurs (au sens kantien) et infantilisés, ne plus accepter les vérités pré-établies et faire du doute permanent un allié précieux. Renseigne-toi autant que possible. Apprends. Je ne te dirai pas comment agir, ce n’est pas mon rôle et tu le sais sûrement déjà. Ce que tu feras, nul autre que toi ne le fera de cette façon. Toute chose est interdépendante des autres, et dans le vaste univers froid, sur ce petit caillou isolé, oasis qui a vu naître la vie que l’on appelle Terre, tu es unique, tu es une âme consciente, libre de choix et d’action. Une maxime circule tout autour du globe : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » Moi pour l’instant, je distribue des papiers ;)