#1 : Au lendemain du second tour

Saint-Brieuc, le 8 mai 2012.

Chroniques, épisode 1. Un blog ça sert aussi à faire des billets d’humeur après tout.

Un nouveau Président, et toujours autant de bêtise disponible. Les réseaux sociaux sont en émoi. Des gens de droite pleurent leur héros (qui devrait finir en prison, si la justice fait son travail), s’inquiètent pour leurs impôts et s’imaginent déjà en 2017 voter pour Jean-François Copé. D’autres voteront encore pour Marine, parce que c’est elle qui défend le mieux la France. Idée bien commode quand on ne sait rien du reste du monde.

Des gens de gauche jubilent, s’imaginent (les fous) que ça va arranger quelque chose au grand merdier actuel ou qu’au moins ce ne sera pas pire… Si je les rejoins sur le fait que se débarrasser de l’autre est une bonne chose, je doute que le nouveau soit fait d’un métal si différent. Ok, attendons pour juger. Mais celui qui recherche le pouvoir devrait avant tout paraître louche, c’est en tout cas un de plus qui n’a pas compris que seul on est idiot, que seul avec un grand pouvoir on est dangereux pour les autres.

Le pire dans tout ça, c’est que la finance mondiale va imploser d’ici peu, et qu’il s’en trouvera pour désigner le nouveau Président comme responsable. Un peu comme s’offusquer d’un gars qui violerait une nana sans voir qu’il a influencé au préalable des millions de vies par ses néfastes actions. Oui, je parle de DSK et du FMI. Criminel avant d’être désigné comme tel. Et en liberté, car la justice n’est pas la même pour tout le monde, décidément. Justice sélective, comme le regard que l’on porte sur le monde et qui semble se limiter à ce qui nous touche de près. Valable pour moi également, ça va sans dire.

Le grand choc s’avance, et je vous le dit : prenez garde à vos fesses ! Partout en Europe l’on voit monter les extrêmes, ce qui n’est en rien surprenant puisque le merdier est aussi celui des partis dits « de gouvernement », supposés modérés, qui ont mené les pays d’Europe dans cette impasse et cette folie libérale. Au bout d’un moment, il faut bien rendre des comptes. Dehors les incapables ! Cependant il va falloir faire attention à la suite des événements, car dans les moments tendus de l’Histoire la haine de l’autre est une voie facile, et il n’y a rien de plus détestable qu’un facho pour un coco, et vice-versa. On n’en est pas à la guerre civile, mais les esprits se tendent déjà, et si l’on rajoute à cela un événement comme 1929 je vous laisse deviner les dérives sociales possibles qu’il va falloir éviter.

Je doute que les extrêmes soient capables de faire mieux que les partis dominants. Certes, le communisme ne mène pas nécessairement au Goulag (ça va en défriser plus d’un), et l’inspiration initiale de Marx et Engels reste encore aujourd’hui dramatiquement d’actualité. Je suis plus mitigé sur les conséquences inévitables du fascisme, qui ne tient que par la désignation du bouc émissaire, attisant la haine collective et finissant sur on-sait-quoi.

Mais il n’y a pas à attendre de miracles des vieilles recettes, de tel ou tel courant de pensée. La solution collective est d’abord individuelle, je ne me lasserai pas de le dire. Ça commence par un recul, une prise de conscience, un changement de perceptions. Ne comptez pas sur un sauveur, il ne viendra pas. Soyez informés, réactifs, alertes. L’Histoire ne sert pas à s’aveugler encore plus, bien qu’il faille en savoir le plus possible pour affiner sa vision du présent. Il faut chercher à améliorer ses connaissances ainsi que ses réactions spontanées, à tout désapprendre pour mieux réapprendre, comme si l’on vivait éternellement. En sachant que l’on peut mourir dans l’heure.

Faudra vraiment que je trouve le moyen de m’exprimer avec plus d’humour dans mes billets, j’ai bien peur de n’être qu’anxiogène au bout du compte. Sacré merdier. Vous ai-je raconté comme la vie était absurde ? Non ? Une autre fois alors, peut-être.